Site de M. Jean-Marie MANSION

   
 

 
 
Le croqueur de pommes en tant que membre de l'assocition national est avant tout un passionné des arbres fruitiers, pas seulement des pommiers et poiriers mais de tout arbre qui donne des fruits.
Le but des croqueurs consite à préserver les anciennes variétés locales et méritantes.
Pour cela les associations locales mènent des actions auprès du public (exposition de fruits, bourses aux greffons, démonstration de taille, aide à la création de vergers conservatoires, préservation du patrimoine fruitier existant ...)

Pour ma part, je suis plus particulièrement passionné par les poires. Leur diversité est telle que le plaisir de les déguster est sans limites. Je possède autour de 250 variétés de poires dont les dernières greffées n'ont pas encore révélé leur saveur. Aujourd'hui, je recherche plus particulièrement des variétés à maturité tardives.


Voici quelques unes de mes variétés de poires ↓
Les pommes ne me laissent pas non plus indifférent.  Plus de 100 variétés à couteau, à jus et à cidre croissent dans mes vergers. Les premières entrent en maturité dès la fin juillet ; les plus tardives atteignent allègrement le début de l'été.
Le plaisir de croquer les fruits vient en complément de la satisfaction de planter, greffer et former ces arbres fruitiers.

 


ARTICLE 1
ALTERNATIVE AU CHIMIQUE
 LES PLANTES AU SERVICE DES FRUITIERS
Les végétaux qui nous entourent contiennent des substances utiles qu’il est possible de mettre à profit dans la lutte contre les ennemis de nos vergers. De tout temps l’homme a su utiliser de façon plus ou moins empirique les propriétés de certaines plantes. Aujourd’hui grâce aux progrès techniques nous pouvons définir ces substances et leurs vertus thérapeutiques. Leur utilisation  encore marginale et plus ou moins expérimentale va prendre de l’essor pour se substituer peu à peu au produits conventionnels du commerce.
Dans nos vergers parmi les parasites et maladies trois principaux sont la cause de nos déboires :
- Le carpocapse (ver des pommes, poires et prunes)
- Les pucerons mauves et verts
- La moniliose (dessèchement des jeunes rameaux et pourriture des fruits)
Pour chaque cas il existe des remèdes biologiques à base de végétaux utilisés :
- Soit comme répulsif (insectifuge, qui éloigne les parasites)
- Soit en action directe (insecticide ou fongicide, qui tue les parasites ou neutralise les  maladies)
Comment utiliser les plantes auxiliaires pour le bienfait de nos arbres et le respect de notre santé ? Les préparations peuvent se décliner de 4 façons :
  1. MACERATION : préparation à base de plantes par trempage dans de l’eau à température ambiante, durée 24 à 48 heures maximum (avant fermentation). Pulvériser de suite, pur (sans dilution). Potion très douce à base de feuilles, de fleurs ou en mélange. 
  2. INFUSION : de même mode opératoire que nos tisanes, chauffer doucement jusqu’au frémissement (arrêter le feu avant ébullition). Couvrir et laisser infuser jusqu’au refroidissement total. Utiliser pur ou dilué à 20 %, de suite ou pendant 24 heures
  3. DECOCTION : 24 heures de trempage puis porter doucement à ébullition et laisser bouillonner aussi doucement pendant 20 minutes. Laisser refroidir  complètement toujours avec le couvercle. Appliquer soit pur, soit dilué. Ne pas conserver au-delà de 24 heures.
  4. EXTRAIT FERMENTE OU PURIN DE PLANTES : hacher les plantes, 1 kg pour 10 litres d’eau (ou 100 g pour 1 litre comme pour les autres préparations). Température idéale 20/25°. Début de fermentation 3 jours pour l’ortie. Dès qu’il n’y a plus de bulles 8/10 jours, la préparation est prête à l’emploi. Comme pour les autres modes  filtrer finement et utiliser, sinon conserver en bidon (durée de conservation environ un an).
Pour ces préparations quelques règles devront être respectées
- Avant tout la qualité de l’eau, privilégier l’eau de pluie recueillie des toits (éviter une eau chargée en calcaire ou ferrugineuse)
- Hacher les plantes pour en faciliter l’extraction des principes actifs
- Bien observer le protocole propre à chaque type de préparation et à chaque plante
Les informations fournies dans cet article revêtent un caractère général qu’il conviendra de développer dans un prochain collin’infos. L’information sera alors ciblée sur un ou plusieurs parasites ou maladies (carpocapse, puceron, moniliose …)

ARTICLE 2

ALTERNATIVE AU CHIMIQUE
 COMMENT LUTTER CONTRE LES PUCERONS
Cet article fait suite à celui du Collin’infos (C’I N°21) de décembre 2016. Dans cette rubrique les titres seront toujours : alternative au chimique.
Afin d’éviter les redites il sera bon de se reporter au C’I  N°21 initial pour l’élaboration des différentes préparations : macération, infusion, décoction et extrait fermenté ou purin. L’indication de dosage 100 g de plante fraiche (ou 20 g de plante séchée) pour un litre d’eau valable pour la plupart des préparations ne sera pas indiqué sauf pour des doses  différentes.
Les pucerons qui parasitent nos pommiers et poiriers appartiennent à de nombreuses espèces. Parmi celle-ci le puceron cendré et le puceron vert sont les plus communs (à voir les photos ci-jointes). Avant d’envisager l’utilisation  plus ou moins contraignante de produits il convient de ne pas favoriser le développement de ce parasite :
- Eviter une densité de feuillage trop importante (circulation de l’air et pénétration du soleil). Ne pas hésiter à éclaircir la couronne des arbres par la suppression de charpentières trop nombreuses.
- Utiliser la méthode prophylactique par la suppression des premiers foyers.
- Favoriser la présence des prédateurs des pucerons tels les coccinelles, syrphes et autres chrysopes …). Laisser des zones non tendues, semer des fleurs annuelles et vivaces, implanter dans ce même verger des plantes utiles en phytothérapie (ortie, tanaisie, consoude, saponaire, lavande, absinthe, raifort, menthe …).
Par mesure de simplicité le mot feuille se décline : fe et fleur : fl  
L’ORTIE (Urtica dioica) possède de multiples propriétés : insectifuge, insecticide et fongicide (racine), fe et tige avant floraison, en macération, employer pur
L’ABSINTHE (Artemisia absinthium) insecticide (pucerons, chenilles dont piéride du chou…) fe et sommités florales, infusion, utiliser à 20%, décoction employé pur, extrait fermenté  2 kg pour 10 l, utiliser à 20%
LA RHUBARBE (Rheum rhaponticum) insectifuge contre pucerons et chenilles. Fe uniquement en macération, 200g/l d’eau pendant 48 heures, utiliser pur
LA LAVANDE (Lavandula officinalis) insecticide, fl en infusion, utiliser pur, insectifuge fl et tige en extrait fermenté pendant 10 à 12 jours, utiliser à 10 %
LA SAPONAIRE (Saponaria officinalis) insectifuge, insecticide, riche en saponine, sert de mouillant pour autres pulvérisations, employer toute la plante, extrait fermenté pendant 8 à 10 jours, emploi dilué à 10 % (voir photo ci-jointe)
LA TANAISIE (Tanacetum vulgare) insectifuge, insecticide et fongicide (pucerons, chenilles altises …), fl en infusion ou décoction, utiliser pur (insecticide), fl et fe en extrait fermenté (insectifuge), utiliser à 10 % (voir photo C’I N°21)
LA FOUGÈRE AIGLE (Pteridium acquilinum) insecticide contre tous les pucerons, fe en décoction, utiliser pur, en extrait fermenté pendant 10 à 12 jours, utiliser à 5 %
La liste n’est pas exhaustive ; d’autres végétaux courant peuvent venir à notre secours pour limiter l’impacte des pucerons tels l’ail, la consoude, le lierre, la menthe … Certaines plantes peuvent aussi être utilisées en association pour une meilleure efficacité.
Mes sources d’information viennent de différents ouvrages dont je peux donner les références sur demande par courriel.
 

ARTICLE 3
LA BETE NOIRE DES ARBORICULTEURS
 LE CARPOCAPSE OU VER DES FRUITS
Le carpocapse des pommes (Cydia pomonella) s’attaque aussi aux poires et aux coings
DESCRIPTION :
Adulte  - Papillon de 15 à 20 mm d’envergure au vol crépusculaire
                                   - Ailes antérieures (du dessus en toit au repos), striées de fines lignes sombres, tache ovale brune caractéristique en partie postérieure et bordée de deux liserés brillants en forme de parenthèses
                                   - Ailes postérieures brun cuivré
                                   - La femelle pond 50 à 80 œufs sur les rameaux, feuilles ou fruits
 Larve (chenille) - 18 à 20 mm en fin de développement
                                                   - Tête brune, corps crème clair à rose
                                                   - Stade baladeur d’environ deux jours pénètre au contact de deux fruits ou d’une feuille et d’un fruit ou dans la cavité de l’œil (habituel sur la poire)
DEGATS : la chenille est responsable de dégâts caractéristiques
  • Une zone rongée sous l’épiderme autour du trou d’entrée, suivit d’une galerie qui atteint les pépins. Les excréments sont évacués à la surface du fruit et en encombrent l’entrée.
  • Une 3ème génération n’est pas à exclure lors de fin de saison chaude
  • A titre indicatif : 1ère génération 5%, 2ème 50%, 3ème 100% de fruits atteints
  • A savoir que les vols de différentes générations peuvent se chevaucher
CYCLE BIOLOGIQUE : 1er vol à partir de mi-avril jusqu’en septembre, vols plus intenses de mai à août. L’hiver la chenille est diapausante (pour partie en été à la 1ère génération) soit sous l’écorce ou plus généralement dans l’herbe ou le sol. Les conditions climatiques peuvent faire varier l’importance des attaques selon les années.
 CONFUSION : celle-ci est possible avec lHoplocampe du pommier (Hoplocampa testudinea) et l’Hoplocampe du poirier plus petit (Hoplocampa brevis)
Cette mouche de 4 à 7 mm jaune et noire aux ailes translucides pond dans les boutons floraux, stade E (les sépales laissent voir les pétales) pour le poirier et, F-F2 (1ère et pleine fleur) pour le pommier. La larve ou asticot creuse des galeries superficielles puis pénètre jusqu’aux pépins. De la perforation noirâtre du fruit s’écoule une exsudation ou un cumul des déjections foncées provoquant la chute précoce des jeunes fruits dès la nouaison. Les pièges plaques blanches engluées posées au stade D/E (bouton rose) et retirées à la chute des pétales sont un remède pour limiter le nombre des hoplocampes
  MOYENS DE LUTTE
L’emploi de produits phytosanitaires est désormais interdit au jardin amateur. Cette facilité de l’utilisation des produits chimiques ovicides, de contact et systémiques prohibés maintenant nous incite aujourd’hui à envisager les solutions alternatives plus ou moins abandonnées.
Méthodes préventives, favoriser la biodiversité :
- Conserver une végétation herbacée aux abords immédiats des arbres (éviter la fauche totale ou la tonte répétitive pour favoriser la faune entomophage (scarabées, staphylins, forficules, vers luisants ou lampyres…) et diverses (orvets, grenouilles …) prédateurs des carpocapses. Pour faciliter l’accès lorsqu’il y a de grandes herbes, le roulage peut être une solution !
- Installer des nichoirs à chauves souris qui se nourrissent des papillons nocturnes.
- les nichoirs à mésanges doivent également trouver leur place dans nos vergers. Un couple de mésange charbonnière capture de 12000 à 18000 chenilles pour elles et leurs petits pendant la durée de la nichée.
- Sur le tronc des arbres, mettre des bandelettes de carton ondulé (alvéoles d’au moins 4 mm de diamètre posée verticalement) pour piéger les chenilles qui descendent pour leur diapause.  La mise en place s’effectuera à partir de mi-juin et le retrait à l’automne. En cas de forte infestation de carpocapse il est recommandé un renouvellement des bandelettes toutes les trois semaines en cours de saison. Lors de l’enlèvement prendre la précaution de recueillir les chenilles qui se seraient installées entre l’écorce et le carton et de laisser s’échapper les forficules à l’abri.
- Eliminer du verger les fruits véreux lors de l’éclaircissage et ceux tombés à terre.
- Confusion sexuel avec la mise en place de lanières de Ginkgo (500 l/ha) à poser à la chute des pétales. Leur positionnement en haut le la frondaison et principalement autour du verger permet de couvrir la surface totale. Cette solution se révèle d’une bonne efficacité pour une surface suffisante supérieure à un hectare. Et une pression du parasite faible l’année précédente. Le coût n’en demeure pas moins élevé.
- La Carpovirusine (matière active : virus de la granulose). Cet insecticide biotechnologique agit par ingestion. Il est à pulvériser sur les chenilles aux jeunes stades larvaires. Il n’entraîne aucune présence de résidu tant sur les plantes que dans le sol. Pour se le procurer il faut posséder le certificat applicateur phyto !
- Le BT (Bacillus thurengiensis) possède sensiblement les mêmes préconisations d’utilisation, son accès est plus facile.
- La phytothérapie peut aussi apporter une autre alternative voire un complément aux propositions précédentes. Pour l’utilisation des plantes la référence aux deux articles des Collin’infos N°21 déc 2016 et N°22 avril 2017 donne un aperçu des possibilités qu’offre la nature qui nous environne.
Parmi des plantes aux vertus insecticides efficaces contre le carpocapse en référence aux ouvrages sur ce sujet on peut citer : l’absinthe, l’ortie, la rhubarbe en macération pendant 24 heures, employer pur, 2 à 3 traitements en avril dès les premiers vols puis 1 traitement en mai. Le genévrier commun en décoction de rameaux avec fruits, dilution à 10%. La saponaire, facile à cultiver dans son jardin, permet de traverser la peau des chenilles grâce à ses tensio-actifs. Elle est aussi un excellent mouillant fixateur des pulvérisations de tous genres. La liste n’est pas exhaustive entre les plantes à action insectifuge ou insecticide (la fuite ou la mort à choisir !)
- Je possède un pommier de coudre dans mon poulailler, chaque année les pommes abritent toujours autant de vers. Par contre le buis qui traverse la clôture se trouve débarrassé des chenilles de la pyrale !
- L’ensachage avec des sacs en papier (non réutilisable) ou en toile type toile à rideau demeure une solution efficace ; de même l’emploi de filet adéquat qui emballe les arbres.
De multiples solutions sont à notre disposition. Elles ne sont pas sans contraintes mais à chaque croqueur de choisir la ou les méthodes à sa portée pour profiter des bienfaits de nos chers arbres
 

 



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